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27 septembre 2014 6 27 /09 /septembre /2014 21:03
Ondine de Jean Giraudoux (Livre de Poche)

Ondine de Jean Giraudoux (Le Livre de Poche - 160 pages)

Préface, commentaires et notes de Colette Weil

Pièce en trois actes (1939)

d'après le conte de Frédéric de La Motte-Fouqué

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Ondine est d'abord un retour et un adieu, compte tenu du contexte politique de 1939, aux sources germaniques de l'inspiration de Jean Giraudoux (1882-1944). Il rend, avec cette pièce, hommage à son prédécesseur romantique, "Le Percifal des écrivains" : Frédéric de La Motte-Fouqué. Toutefois, il se démarque aussitôt du conte de 1811 : "J'ai gardé de la nouvelle son titre, son sujet et la ligne générale. Pour le reste, tout est modifié. Les personnages ne sont plus les mêmes, leurs noms sont changés, l'action même est différente. J'ai écrit si vous voulez, une divagation sur le sujet d'Ondine, qui est une pure féérie sans attaches avec la vie réelle " (Paris Soir - 4 mai 1939).

Et c'est donc bien une féérie : Ondine marche sur l'eau par exemple. Cependant, Ondine est avant tout un conte tragique d'amour et de mort.     

(Présentation succincte inspirée des notes de Colette Weil)

C'est Louis Jouvet (1887-1951) qui a créé la pièce le 4 mai 1939 au théâtre de l'Athénée.  Il y joue le rôle du Chevalier Hans tandis que Madeleine Ozeray (1908-1989), actrice belge mariée à Louis Jouvet, interprète le rôle d'Ondine. 

Cette pièce est devenue l'oeuvre fétiche de Charlotte Delbo pendant sa déportation à Auschwitz, elle qui fut avant guerre l'assistante de Louis Jouvet et qui connut ainsi Ondine.                

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Trois actes, trois lieux et aucune unité de temps, c'est dire que Ondine n'est pas une pièce "classique" en ce début du vingtième siècle où l'on aime revisiter les mythes anciens, ce que fit d'ailleurs Jean Giraudoux avec Electre, Amphitryon ou Siegfried...

Les ondines, dont le nom dérive du mot « onde », sont des génies des eaux dans la mythologie germanique (où elles sont également désignées sous le terme de « nixe ») ou alsacienne. (Wikipedia)

On est donc encore dans la légende, le mythe avec Ondine.

L'acte I se passe dans la cabane de pécheurs d'Auguste et Eugénie. On les voit inquiets parce que leur fille de 15 ans n'est pas rentrée alors que l'orage gronde. Et au lieu de la voir arriver, c'est un Chevalier errant qui se présente à eux. Ils lui offrent l'hospitalité et Eugénie lui prépare une truite. Survient alros Ondine, survoltée et dès qu'elle voit le Chevalier, Hans, elle lui dit qu'il est beau et qu'elle veut l'épouser. Il accepte bien qu'il vient de dire à ses parents "adoptifs" (ils lui disent l'avoir recueillie après la disparition de leur fille) qu'il doit épouser Bertha, fille adoptive du Roi. Ondine vit sur l'eau et dans le lac, en grande liberté. Elle est belle mais plus "fée" que femme.

L'acte II se passe dans la salle d'honneur du palais du Roi. Le Chambellan prépare la fête qui va permettre au Roi de connaitre l'épouse du Chevallier. Ondine se présente tandis que Bertha est présente de par son rang. Hans a rétrogradé dans le niveau de rang de la Cour de par son mariage avec une femme non noble. Tout de suite, Ondine, qui veut dire la vérité et rien que cela, se révèle impertinante ce qui blesse Hans car il sait que cette fois il va être complètement discrédité. La personnalité d'Ondine plait à la Reine qui lui parle en privé car elle veut qu'elle laisse Hans épouser Bertha. Elle pourra toutefois habiter avec eux, ce qu'elle accepte. Seulement, elle a autorisé le Roi des Ondins à tuer Hans s'il est infidèle à Ondine.

Le dernier acte se situe au chateau d'Hans, le matin de son mariage avec Bertha. Pour sauver Hans, Ondine, de retour après six mois d'absence, devant les juges venus au château dans l'espoir de la trouver et de la juger, avoue l'avoir trompé avec Bertram, un autre Chevalier de la Cour. Des témoins viennent dire au Juge qu'Ondine a toujours été bonne pour eux. La sentance tombe : la décapitation... Mais Hans devra-t-il mourir pour avoir de son côté trompé Ondine avec Bertha !!!

 

Il faut se laisser porter par la beauté et l'immortalité d'Ondine, sans chercher à y trouver de la rationnalité. Le texte est très bien écrit mais j'avoue ne pas avoir été vraiment conquis par la pièce, de facture trop classique sans doute, malgré l' histoire féérique et extra-ordinaire. Il est certain que le théâtre des années cinquante l'a révolutionné et Giraudoux semble être un auteur du passé. Les puristes ne seront pas d'accord avec moi, c'est certain.

Bonne lecture,

Denis

Lecture qui se rattache au challenge d'Ankya

Ondine de Jean Giraudoux (Livre de Poche)
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26 septembre 2014 5 26 /09 /septembre /2014 18:15
La criminologie par Maurice Cusson (Hachette - Les fondamentaux)

La criminologie par Maurice Cusson

(Hachette Supérieur -

"Les fondamentaux - sciences humaines" - 160 pages -

Première édition 1998 et rééditions successives mises à jour)

 

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La 4e de couverture donne la définition de la criminologie : "Science qui étudie les caractéristiques et les causes du phénomène criminel". Elle permet de construire un savoir rigoureux sur le crime et sur tout ce qui s'y rapporte.

Et de plus, pour"classer" la criminologie, elle entre dans la grande catégorie des "sciences humaines". Pas de crime sans humain. Pourquoi et comment passe-t-on à l'acte !!

Attention, ne nous y trompons pas, lacriminologie étudie le "crime" dans tous ses états. C'est dire que le voleur à la tire, l'agresseur violent, le violeur ou le tueur (en série ou non) sont tous des "acteurs" du crime, des "délinquants".

La criminologie analyse tout ce qui est puni par la loi mais sous l'oeil de la sociologie. Des enquêtes régulières auprès des acteurs du cime : délinquants, magistrats, journalistes, victimes et "opinion publique" permettent d'aider à connaitre l'échelle de gravité des crimes dans un contexte donné. 

L'auteur, Maurice Cusson, criminologue canadien montre bien que ce n'est pas une science exacte, en témoigne la notion de droit, de loi au fil des siècles et des environnements culturels. Il est certain que le Moyen Age ou l'ancien régime placé sous l'autorité "divine" du roi n'a rien à voir avec les lois modernes plus "objectives", encore que les lois sont aussi le reflet du temps dans lequel elles sont applicables, si bien qu'elle ssatisfont certains et en indisposent d'autres.

Et puis, surtout, il faut faire de la "prévention", éduquer la population depuis son plus jeune âge à ne pas transgresser les lois. Les adolescents sont les plus vulnérables et il est certain que ceux qui n'ont pas pu ou su s'intégrer dans leur famille, à l'école ou plus tard dans le monde du travail, sont des délinquants en puissance.

Trois mots définissent le milieu et l'environnement du délinquant : les codélinquants (rapport de complicité avec quelques délinquants), le réseau (rapports directs et indirects entre délinquants sur un territoire donné) et le gang (groupe relativement durable). Ces types d'associations sont très fluctuants et la "loi du milieu" compte pour beaucoup car le délinquant est souvent confronté à la loi publique et à celle du groupe auquel ils appartiennent.

La protection des biens a fait de grandes avancées pour réduire les crimes. Mais ce qui rend difficile le travail "statistique" vient de ce que seuls environ 50% des délits et crimes sont déclarés à la police. Le risque de récidive est important dans les jours ou semaines qui suivent l'acte délictuel.

Vous aurez compris que ce livre est une excellente introduction à l'étude sur le crime dans un contexte d'analyse sociologique pour aider à le prévenir et à l'éradiquer autant que faire se peut.

Bonne lecture et bonne réflexion autour de ce thème qui ne peut qu'intéresser les amateurs de littérature et de littérature policière (thriller, roman noir, polar...)

Denis

L'auteur étant canadien, cette lecture peut se rattacher au challenge "Québec en septembre" organisé par Laurence et Karine.

 

 

La criminologie par Maurice Cusson (Hachette - Les fondamentaux)
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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 16:36
Redburn ou sa première croisière d'Herman Melville (Gallimard)

Redburn ou sa première croisière d'Herman Melville

(Gallimard - Du monde entier - 390 pages - édition de 1976)

traduit de l'anglais (USA) par Armel Guerne

Préface de Pierre Mac Orlan (1951)

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N'oublions pas le long sous-titre qui résume l'objet du roman : "Confessions et souvenirs d'un fils de famille engagé comme mousse dans la marine marchande américaine".

Et cette édition reprend la préface de Pierre Mac Orlan qui rappelle l'intérêt de Melville pour la mer et Redburn tient beaucoup de sa propre expérience.

Le conseil de Mac Orlan à la fin de sa préface devrait donner envie à chacun de lire cet auteur américain : "Herman Melville est un homme extraordinaire, armé jusqu'aux dents par ses expériences avant d'entrer dans les étranges paysages de sa fantaisie toujours généreuse. On ne saurait trop conseiller à ceux qui veulent le suivre dans ces paysages incomparables de faire attention. Dans les Edens d'Herman Merville, il ne faut pas nécessairement prendre les fleurs pour des fleurs, les fruits pour des fruits ; mail il faut demander au concierge du livre la clé pour visiter à l'intérieur. Et ce serviteur n'est pas tout à fait de ce monde".

Redburn raconte "sa première croisière" dans ce roman. Alors, tout de suite, en suivant les conseils de Mac Orlan, il faut "un décodage" pour comprendre le sens de cette histoire.

Dans l'esprit de beaucoup, la croisière est une aventure heureuse à bord d'un navire. Et bien là, il valait mieux ne pas prendre son billet pour monter à bord du "Highlander" mené d'une main de fer par le Capitaine Riga.

Redburn, bien jeune et bien naïf, a vu une annonce dans un journal. Peu après il arrive à New York et par l'entremise d'un ami de son frère, il se fait engager comme mousse à bord du navir, direction Liverpool.

Mais en ces années (le voyage de Melville qui a inspiré ce roman est de 1839), la navigation est rude et longue. Et les rêves de Redburn sont vite remis à plus tard, car personne ne se fait de cadeaux à bord du navire ettrès vite il devient un des bouc-émissaires à bord. Il n'est pas de ce monde, c'est évident et ses allures, sa façon d'être et de parler n'a rien à voir avec ces hommes rustres, brutaux, mal polis qui sont ses "compagnons" de voyage. Il est mousse, donc au bas de l'échelle, et personne ne le respecte en tant qu'être. Il est corvéable à merci et n'a pas droit au chapitre.

Page 50 : "Et ce sont là les hommes, pensais-je par devers moi, avec qui il me faut vivre ; les hommes avec qui je vais partager tout le temps la nourriture et le sommeil ! En outre, je commençais à me rendre compte qu'ils ne se montraient pas très aimables avec moi."

Le Highlander transporte des marchandises mais a également à bord des passagers. Redburn explique dans le détail cette traverse faisant de très beaux portraits des marins et des passagers et racontant par le menu le travail et la vie à bord.

La traversée est longue mais Liverpool finit par se montrer au loin au terme d'une trentaine de jours!!! Et là encore, c'est une déception pour Redburn :

Page 162 :" Bien sûr, je ne m'imaginais tout de même pas que chaque immeuble de Liverpool serait la tour penchée de Pise ou la cathédrale de Strasbourg, non! mais je dois avouer, malgré tout, que ces affreux édifices furent pour moi une triste et très amère déception".

Beaucoup d'humour chez Redburn qui continue à aller de déception en déception ! Et quand il va aller se promener dans Liverpool avec son vieux "guide touristique" qui l'avait tant fait rêver, il ne retrouve rien des descriptions des lieux. Tout est devenu laid et la longue escale va être aussi une longue période de désillusions. Heureusement, il va rencontrer Harry Bolton, un ancien riche londonien déchu. Il croit trouver en son ami un allié de son "rang" qui va l'aider à mieux supporter ce séjour. Mais, là aussi, il va être déçu, notamment quand Harry l'emmène à Londres.

Au lieu de visiter la capitale et s'extasier devant ses monuments mythiques, il va rester juste une nuit dans une chambre et repartir le matin avec un Harry survolté, encore plus ruiné qu'avant d'arriver à Londres. Il décide alors de s'engager à bord du Highlander pour aller à la conquête de l'Amérique. Ce sera là la seule bonne nouvelle que son ami lui aura annoncé.

Et arrive le temps du retour vers New York, et cette fois contre "vents et tempêtes" ce qui rend le voyage périlleux, long et laborieux.

Harry apprend à son tour ce qu'est la vie difficile d'un mousse à bord.

Page 315 : "Oh ! comme ils t'ont fait la chasse, Harry, mon beau zèbre ! nos barbares de l'océan, nos insensibles, nos grossiers matelots ! Comme ils t'ont pourchassé du beaupré au grand mât, et traqué dans toutes tes retraites !"

Et puis, dans ce sens Liverpool - New York, ily a de nombreux émigrants, entassés pour les plus pauvres dans les cales. Et la nourriture va manquer du fait des retards occasionnés par le "gros temps". Malades, atteints par les fièvres, beaucoup meurent et sont jeter à la mer.

New York sera le port de la séparation des deux amis et la fin de cette "croisière" de l'enfer devrions-nous dire!!

Je n'ai pas peur de dire que ce livre est un CHEF D'OEUVRE absolu. Les descriptions, les portraits, les événements... tout est génial dans ce livre où le tragique cotoie l'humour car Redburn a une âme de naïf éclairé qui veut croire qu'il y aura du mieux à un moment ou à un autre.

A lire sans hésitation, comme quoi la littérature américaine a de grands auteurs depuis très longtemps !!!

Pour rappel, Herman Melville est né en 1819 près de Manhattan et mort en 1891 à New York, oublié de presque tous et redécouvert au 20e siècle notamment avec "Moby Dick" mais n'oublions pas ces autres oeuvres dont ce magnifique "Redburn".

Bonne lecture,

Denis

Livre lu notamment dans le cadre du "challenge de littérture américaine"  dont on peut suivre le "fil" sur facebook.

Les billets des blogs sont à déposer ici :

http://plaisirsacultiver.wordpress.com/2014/09/02/billet-recapitulatif-du-mois-americain-2014/

Redburn ou sa première croisière d'Herman Melville (Gallimard)
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21 septembre 2014 7 21 /09 /septembre /2014 10:52
(Edition différente sur la couverture de celle reprise ici chez le même éditeur)

(Edition différente sur la couverture de celle reprise ici chez le même éditeur)

Créanciers (ou les mauvais comptes) d'August Strindberg

(Circé / théâtre - 95 pages)

Traduction de Jean-Claude Amyl et Marc-Vincent Howlett

Préface de Marc-Vincent Howlett

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August Strindberg (1849-1912) n'eut d'autre horizon que celui de la souffrance. D'avoir trop aimé les femmes, il a fini par en avoir la haine le menant par ses excès y compris littéraires aux portes de la folie.

Lorsque dans l'été 1888, Strindberg écrit "Créanciers" en une quinzaine de jours, juste après avoir terminé "Mademoiselle Julie", il est persuadé d'avoir écrit "une nouvelle tragédie naturaliste meilleure que Mademoiselle Julie".

Il s'agit de la vengeance d'un homme (Gustave) clamant haut et fort qu'il a été vampirisé par son ex-femme (Tekla), convainquant alors son ami (Adolphe), le nouveau mari, qu'il va subir le même sort que lui, sans avouer à Adolphe que c'est lui l'ex-mari.

Gustave est un homme du passé qui n'en finit pas de périr dans un présent mortifère  ;  Adolphe est soumis à un présent vacillant ; Tekla est présente pour le futur. Les deux hommes sont dans l'échec, seuls et impuissants ; elle, est une femme entourée, désirée...

(Présentation inspirée de la préface à ce livre par Marc-VIncent Howlett)

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Trois personnages : Tekla, Adolphe (son mari peintre) et Gustave (son premier mari, professeur de lycée)

Un décor : un salon dans une station balnéaire

Ni acte, ni scènes pour ce drame à trois.

Un début avec Adolphe et Gustave; puis Gustave se cache dans la pièce d'à côté pendant que Tékla et Adolphe se parlent et enfin Adolphe sort de la pièce tandis que Gustave feint d'arriver et découvre Tekla (Adlphe est à son tour dans la pièce d'à-côté et entend ledialogue qui va lui faire découvrir les liens passés entre Gustave et Tékla

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Peu de mouvements donc mais des propos sans concessions entre ces trois personnages qui ne seront réunis qu'à la dernière page de la pièce. Trois duos pour dire le mal de vivre d'hommes "trahis" par une femme qui a pris toute leur substance en aimant un autre quand le temps de l'amour est passé. Vous aurez compris que ce texte est très misogyne et qu'il risque de "choquer" les femmes sensibles...

Adolphe a épousé Tekla alors que le fils de son premier mariage n'est plus avec elle car il ressemblait trop à son mari, un mari qu'elle qualifiait d'ailleurs d'idiot. Il dit ausi l'avoir connue pendant le voyage de son premier mari... Pour Gustave entendre tout cela ne peut que l'inciter à se montrer aigri. Il peut alors répondre à Adolphe qui ne sait pas qui est le premier mari, qu'il sera lui aussi pris dans les filets de cette femme. Il dit la connaitre et l'avoir vue avec des jeunes gens sur un bateau cet après-midi. Il incite Adolphe à se rebeller, ce qu'il fait quand il retrouve son épouse.

Très vite elle comprend qu'il est sous l'emprise d'un homme qui l'a conduit à parler ainsi. Il latraite même de coquette. Mais quand Gustave vient à son tour auprès d'elle et qu'Adolphe s'est retiré, Tekla se sent capable de recommencer une aventure amoureuse avec Gustave. Elle séduit, aime être séduite... Adolphe ne peut que comprendre derrière la porte combien les sentiments peuvent être volatiles...Chacun est un "crancier" qui vient frapper à la porte...

L'atmosphère est tendue, lourde, tout au long de ces dialogues, presque des monologues, tellement chacun est dans "son monde" et qu'il convient d'aller vers celui de l'autre.

Une lecture "terrible" mais qui permet de cerner l'univers douloureux de l'auteur.

Denis

Lecture faite notamment dans le cadre du cycle proposé par Ankya "En 2014, je lis du théâtre.

Pour mémoire, c'est ma 21e lecture "chronologique" du théâtre mondial.

Prochaine lecture, pour le cycle du 20e siècle : "Ondine" de Jean Giraudoux (1939)

 

Créanciers d'August Strindberg (Circé / Théâtre)
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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 20:26
Les feuilles mortes de Thomas H. Cook (Gallimard -Série noire)

Les feuilles mortes de Thomas H. Cook

(Gallimard - Série noire - 280 pages - Août 2008)

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par L.

Titre original : Red Leaves - 2005 

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Eric Moore tient une boutique de photographie à Wesley, USA. Il est marié avec Meredith et a un fils, Keith, plutôt taciturne et enfermé dans son monde d'adolescent de 15 ans, très introverti. Un soir, les voisins téléphonent demandant si Keith peut venir garder leur fillette de 8 ans, Amy car ils doivent sortir et la baby-sitter n'est pas disponible. Keith a déjà gardé Amy donc il accepte sans difficulté. Il téléphone à son père pour lui dire qu'il ne rentrera pas directement mais sera à la maison avant minuit. Et de fait, il rentre vers minuit. Eric ne dit rien mais a cru voir des phares et une voiture s'éloigner ensuite. Quant à Eric il dit être rentré à pied.

 

Le lendemain matin, Vince Giordano téléphone pour dire qu'Amy a disparu et il vient de s'en apercevoir. Il veut absolument savoir ce qui s'est passé le soir précédent et Eric promet d'interroger Keith et de le rappeler. Keith n'a rien de spécial à dire. Il lui a racontéune histoire vers 20h30 puis elle s'est endormie. Rien de plus. Il dit être resté sans sortir, se faisant livrer une pizza.

Keith demeure le suspect principal aux yeux des policiers, y compris pour les Giordano. Eric finit par s'interroger sur la sincérité des propose de Keith car il reste persuadé qu'il a menti sur les conditions de son retour au domicile, si bien qu'il peut avoir menti et au fil des jours, il devient aussi suspect aux yeux de son père puis de sa mère.Il pourrait fort bien être pédophile.

Comme Keith est parti chez les Giordano avec Warren, le frère d'Eric, il devient suspect à son tour, car il aurait pu être complice pour un enlèvement dans sa voiture.

L'enquête piétine, car malgré des soupçons grandissants sur Keith dont des photos de fillettes nues dans son PC, aucune preuve ne peut le "confondre". Le pyjama d'Amy a été retrouvé mais rien de plus...

Tous ces tourments compliquent la vie quotidienne d'Eric et le rendent dubitatif. Il a tendance à faire des conclusions attives et surtout se retourne vers son passé familial : Jenny, sa soeur, est morte très jeune d'une tumeur ; sa mère est morte, peut-être par suicide ; son père a fait faillite entraînant la ruine familiale tant au niveau financier qu'au niveau psychologique. Et Warren, vieux célibataire, ivrogne, peut-être pédophile !!! Et sa femme qui pourrait avoir une liaison...  Tout cela tourne dans sa tête et il veut savoir au point de tourmenter son père et son frère avec ses questions incessantes. Il veut connaitre la vérité, au risque de tout détruire autour de lui. Cet enlèvement l'a rendu "fou" !!! ...

Un très bon thriller vu du point de vue d'Eric avec des rebondissements et une fin surprenante, empreinte de violence. Mais j'en ai déjà trop dit... Il faut se laisser conduire par ce roman prenant, écrit sans fioritures. On est dans le "minimalisme" des actions autour de ces personnages dont on ne sait jamais si la vérité sortira ou si chacun restera dans son vécu et sa vision de sa propre vie.

Bonne lecture,

Denis

Livre lu notamment dans le cadre du "challenge Le mois américain"

Les feuilles mortes de Thomas H. Cook (Gallimard -Série noire)
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15 septembre 2014 1 15 /09 /septembre /2014 16:21
Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges de Michel Tremblay (Actes-Sud)

Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges de Michel Tremblay (Actes-Sud - Thésaurus - Chroniques du Plateau-Mont-royal) ----------------------------

Deuxième tome des "Chroniques du Plateau-Mont-royal, "Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges" est placé sous "l'autorité" de la 4e symphonie de Johannes Brahms.

En effet, après les dédicaces et une phrase de John Irving "Imagining somethng is better than remembering something"(The World According to Garp), Michel Tremblay nous dit "En écoutant la 4e symphonie de Johannes Brahms..."

Et la première partie est sous-titrée très logiquement :

- "Premier mouvement Allegro non Troppo" : on est donc bien sous l'emprise de cet opus 98 de Brahms. On peut lire dans un article de Classicae que cette dernière symphonie du compositeur est "élégiaque" et qu'on y trouve "un climat poétique de résignation, de méditation solaire, de grave mélancolie (mélancolie soulignée par le choix de la tonalité de mi mineur)".

Un autre texte trouvé sur Internet parle du premier mouvement en disant qu"'il affiche, comme un noble portique d'entrée, le sérieux et la grandeur du genre qu'il introduit".

Ce n'est pas très facile de comparer un texte littéraire avec une oeuvre musicale. On pourra dire ici que le thème exposé dans cette chronique concerne l'école des Saints-Anges où l'on va vivre en 4 mouvements et en quatre jours des moments importants de cette école privée dirigée par des Soeurs. Et de fait, la notion de thèmes musicaux, d'exposition et de reprise de ces thèmes se retrouve bien dans le rythme de ce livre où par séquences de 2 à 4 pages serrées, sans respiration !!! on vit comment chacun des personnages principaux vit les événements que l'auteur nous raconte. Une polyphonie symphonique, oui.

Belle métaphore musicale produite par Michel Tremblay pour un livre passionnant, écrit à la perfection.

 

Résumé du livre :

- 1er mouvement : Simone retrouve le duo Pierrette et Thérèse en ce lundi 1er juin 1941, (juste un mois après le 1er mai décrit dans le premier tome des Chroniques) pour reformer leur trio tant envié à l'école des Saints-Anges "Thérèse pis Pierrette". Elle n'a plus son bec-de-lièvre et son absence était due à son opération. Seulement, Soeur Benoite des Saints-Anges, la directrice, convoque Simone dès son arrivée et lui annonce qu'elle doit payer ce qu'elle doit à l'école car se proclamer pauvre et subir cette intervention montre que sa mère a de l'argent. Thérèse est convoquée un peu plus tard pour s'être battue avec Lucienne. Soeur Sainte-Catherine se rend à son tour chez la directrice et lui dit qu'elle est bonne gestionnaire mais mauvaise psychologue, ce qui lui vaut son "renvoi" de l'école pour insolence. Soeur Benoite des Saints-Anges écrit une lettre à la Mère Supérieure. Entretemps, Simone est rentrée chez elle, "traumatisée". Soeur Sainte-Catherine intercepte la lettre et la porte elle-même à la Mère qui l'écoute sachant qu'elle est excellente institutrice et a sa place. Et pour l'heure, elle est "protégée" car c'est elle qui organise la Fête-Dieu qui aura lieu le jeudi 4 et qui permet chaque année de présenter le "magnifique reposoir"...

- 2e mouvement (Andante moderato) : Mardi 2 juin. Entre en scène, Gérard, le jeune homme de 20 ans que Thérèse, 11 ans, avait embrassé sur la bouche dans le parc le 1er mai. Il ne s'est jamais remis de ce moment magique. Depuis, il dort peu, finit par perdre son emploi, souvent absent sans justification. Il guette Thérèse à la récréation et quand elle sort le soir. Il espère pouvoir enfin lui parler mais en même temps il a peur de ne pas maîtriser son "désir" et de faire des bêtises irréversibles avec la jeune fille. Il réussit à se faire embaucher pour sortir du hangar toutes les reliques nécessaires à la procession et à la fête dans la cour de l'école. Il peut enfin parler à Thérèse mais décide de s'enfuir à jamais et plutôt que de se suicider, il s'enrôle pour aller combattre en Europe...

 

- 3e mouvement (Allegro giocoso) : Mercredi 3 juin. Soeur Pied-Botte (surnom de Soeur Saint-Georges) a menti à la Directrice en lui faisant croire que c'est elle qui est allée portée la lettre hors Monseigneur Bernier dit la vérité et se montre désagréable au demeurant avec Soeur Benoite des Saints-Anges, qui décidément est malmenée ces jours-ci. Les 3 héroïnes de la soirée de jeudi sont désignées et il s'agit du trio "Thérèse pis Pierrette". Les préparatifs continuent...

 

- 4e et dernier mouvement (Allegro energico e passionato) : Jeudi 4 juin. C'est enfin le soir de la Fête-Dieu. Pierrette est inquiète pour ses dents qui marquent son visage et qui risquent de la faire remarquer, Thérèse la plus jolie des 3 doit être vue de dos et elle espère se mettre de biais. Quant à Simone, elle est angoissée car elle doit être suspendue à un fil au-dessus de l'école, figurant un ange...

Bien d'autres personnages reviennent, essentiellement ceux du premier tome des chroniques tels le petit Marcel, qui ne zozotte plus mais qui parle au chat Duplessis ; la grosse femme est à l'hôpital à présent en attente de son accouchement ... des Soeurs de l'école et des élèves... 

Un livre d'une grande richesse écrit avec beaucoup de pertinance, le joual restant de mise pour ces habitants qui ne savent pas parler autrement, même à l'école... Les institutrices essayent pourtant de les corriger...

 

Une nouvelle "lecture - plaisir" en attendant la suite... avec la 3e chronique "La duchesse et le roturier" ...

 

Bonne lecture,

 

Denis

 

Pour rappel, le premier article de l'an dernier :

http://bonheurdelire.over-blog.com/article-la-grosse-femme-d-a-cote-est-enceinte-de-michel-tremblay-actes-sud-120090828.html

Lecture faite dans le cadre du challenge "Québec en septembre" animé par Karine et Laurence.

Thérèse et Pierrette à l'école des Saints-Anges de Michel Tremblay (Actes-Sud)
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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 18:36

Dans le cadre de mon partenariat de lecture avec Carnets Nord, je lirai en octobre "Terminus Allemagne" d'Ursula Krechel.

L'éditeur nous informe que ce livre sorti en librairie le 4 septembre dernier est sélectionné dans la première liste du prix Medicis Etranger 2014

http://prixmedicis.wordpress.com/

http://www.carnetsnord.fr/presse/communiques/terminus-allemagne/

Promis, je vous en reparle en octobre prochain.

Bonne lecture,

Denis

Terminus Allemagne d'Ursula Krechel (Carnets Nord)
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5 septembre 2014 5 05 /09 /septembre /2014 21:27
Sur la grand-route d'Anton Tchékhov (Bouquins - Laffont)

Sur la grand-route d'Anton Tchékhov

(Théâtre - Robert Laffont - collection Bouquins)

Traduit du russe par Denis Roche et Anne Coldefy-Faucard -----------------------------

Sous-titrée "Etude dramatique en un acte"

Tchékhov écrit à Léïkine le 4 novembre 1884 :"J'écris une petite bêtise pour la scène, quelque chose de tout à fait raté". Phrase emplie de modestie et de prudence, écrite au rédacteur des "Eclats" pour s'excuser de ne pas publier ce texte dans son journal.

"Sur la grand-route" est une transposition pour la scène du récit "En automne". On y retrouve le cabaret de Tikhone, lieu de l'action. Thcekhov traite avec beaucoup plus de détails la clientèle du cabaret. Un nouveau personnage, le vagabond et voleur Merek apporte un supplément de tension dramatique.

La pièce, présentée à la censure en 1885 n'en reçoit pas l'agrément, sans doute parce qu'il était question dans la pièce d'un barine ivrogne, ce qui ternissait la "représentation" officielle du barine. La pièce fut publiée en 1914 pour le 10e anniversaire de la mort de Tchekhov et la première eut lieu alors mais la critique y trouve beaucoup de défauts. (Texte inspiré par la présentation du texte par Jean Bonamour)

Quand on a lu, comme moi, tout le théâtre de Tchékhov : "Les trois soeurs", "La cerisaie", "Platonov", "La mouette" ou "L'oncle Vania" il n'y a plus que ces courtes pièces à lire telles celle-ci. Des "expérimentations" d'ailleurs.

Tchékhov plante magistralement le décor : "Le cabaret de Tikhone. A droite, comptoir et bouteilles. Au fond, la porte d'entrée. Au-dessus de la porte, à l'extérieur, pend une lanterne rouge, graisseuse. Le plancher et les bancs, qui entourent les murs, sont occupés par des pèlerins et des passants. Beaucoup d'entre eux, faute de place, dorment assis. Nuit profonde. Au lever du rideau on entend le tonnerre, et on voit par lesinterstices de la porte le reflet des éclairs".

 

Vous aurez compris que dès la didascalie d'introduction, on entre de plein pied dans un texte "littéraire". Tchekhov n'écrit pas ces scénettes à l'emporte-pièce. Il s'applique à décrire ses personnes, à leur donner une consistance en quelques mots, à nous offrir un texte fort avec ces personnages étranges et marginaux.

Six personnages au départ parmi tous ces inconnus venus se réfugier dans et autour du cabaret et au fil des 4 scènes, un nouveau personnage arrive de l'extérieur : Mérik, le vagabond voleur, homme sans gêne qui prend la place du rêveur qu'est Fédia, accordéoniste à ses heures ; Kouzma, moujik qui a travaillé pour le barine Bortsov et qu'il retrouve ici en ivrogne, tandis qu'il fut un homme si puissant, ruiné par une femme et à la dernière scène un cocher.

Bortsov veut boire mais Tikhone lui refuse un nouveau verre car il sait qu'il ne sera pas payé. Chacun est en route vers un destin bien souvent mal défini. Savva fait un "tour du monde" avec pour objectif Jérusalem. Merik est en quête d'argent ou d'objets à voler et Fédia joue de l'accordéon pour donner un peu de joie à ces gens-là.

On se prend au jeu et on se croirait au milieu de ces "paumés" en quête d'un avenir incertain qui pourrait aussi bien mener au suicide, l'alcool en étant une forme pour Bortsov.

Trente pages réjouissantes pour se rappeler que la littérature russe a offert des auteurs et des livres de grande qualité.

Denis

 

Livre lu notamment dans le cadre de mes lectures autour du théâtre et à travers le challenge d' Ankya "En 2014, je lis du théâtre".

Sur la grand-route d'Anton Tchékhov (Bouquins - Laffont)
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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 20:46
Long week-end de Joyce Maynard (Philippe Rey)

Long week-end de Joyce Maynard

(Philippe Rey - janvier 2010 - 285 pages)

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Françoise Adelstain

Titre original : Labor Day - 2009

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Quand on a lu "L'Attrape Coeur" (1951) de J.D. Salinger (1919-2010 ), on a envie d'en savoir plus sur Joyce Maynard (née en 1953) qui a eu une aventure d'un an en 1972 avec l'auteur. Un auteur anti-médiatique qui n'a pas accordé d'entretiens, n'a pas publié pendant 40 ans... Et cette jeune étudiante de 19 ans vient voir ce monsieur, son aîné de 34 ans. Je lirai plus tard son livre "Et devant moi, le monde" qui raconte son éblouissement devant l'écrivain. Je voulais donc découvrir Joyce Maynard, comparée à Françoise Sagan !!! pour avoir publié très jeune et s'être montrée de grand talent.

Ce livre, donc !! Un chef d'oeuvre, non !! Un très bon roman avec du suspens, oui.

Henry vient d'avoir 13 ans et il vit seul avec Adele, sa mère depuis que son père les a quittés pour vivre avec une nouvelle femme avec qui il a eu une fille. Ils sortent peu, sauf pour aller faire des courses au supermarché ou pour aller à la banque. A chaque fois, c'est Henry seul qui s'y rend, sa mère l'attendant dans la voiture. En ce jour de canicule et de veille du long week-end de Labor Day de 1987, ils vont tous les deux au supermarché pour acheter quelques affaires en prévision de la rentrée scolaire qui suivra le Labor Day. Un homme, Franck, aborde Henry qui voit que l'homme est blessé à la tête et à une jambe. Il dit être passé par accident à travers une fenêtre et demande du secours au jeune adolescent, lui disant qu'il aurait besoin d'aller chez lui pour se soigner. Henry en parle à sa mère qui accepte de l'emmener à leur domicile, ce qui est très étonnant car ils ne reçoivent personne, ne voient personne...

La 4e de couverture nous dit alors : "Pendant quatre jours, le trio va vivre un surprenant huis-clos, chacun se dévoilant un peu plus au fil des heures..."

C'est donc bien un huis-clos qui débute alors, pas si clos car ils vont sortir, Henry va voir son père, rencontrer une jeune anorexique, Eleanor qui va lui apprendre beaucoup sur lui et ce que vit sa mère avec cet homme. Evelyn va venir les voir pour leur demander de s'occuper de son fils Barry, fortement handicapé. Alors, qui est Franck, et pourquoi s'être blessé? On l'apprend très vite mais le lecteur doit découvrir toute cette "folle aventure" par lui-même... Alors, restons muet sur la suite... La fin ne m'a pas trop plu.

Le livre aurait pu s'arrêter 30 pages plus tôt et laisser ainsi au lecteur le droit d'imager la suite de cette histoire... C'est ce qui m'a déçu dans ce livre et pourquoi je n'en fais pas un "grand livre". Sinon, la narration est bien menée, faite de courtes phrases et de courts paragraphes. Pas de réthorique même si chacun cherche à comprendre qui il est, ce qu'il devrait être ou devenir...

Bonne lecture,

Denis

Livre lu notamment dans le cadre du "blogoclub" de Lisa et Sylire qui proposait de lire pour aujourd'hui un livre de Joyce Maynard.

http://www.sylire.com/article-et-devant-moi-le-monde-joyce-maynard-124469269.html

http://www.sylire.com/article-et-devant-moi-le-monde-joyce-maynard-124469269.html

Et lu également pour le challenge "Mois américain"

Long week-end de Joyce Maynard (Philippe Rey)
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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 20:14
Les Poilus : lettres et témoignages par Jean-Pierre Guéno

Les poilus : lettres et témoignages des Français dans la Grande Guerre par Jean-Pierre Guéno (Librio - Document - 190 pages - Septembre 2013)

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J'ai complété mes lectures thématiques sur la Grande Guerre par ce livre publié initialement aux Arènes et repris ici dans une édition très économique dans le cadre de la Mission Centenaire 1914-1918.

Tous les thèmes majeurs de cette guerre sont présentés ici par Jean-Pierre Guénot pour les restituer dans leur contexte, avec beaucoup de clarté et de pertinence. Tout les univers sont "convoqués" dans celivre pour témoigner. Aussi bien les écrivains, tels Charles Péguy, Alain-Fournier, Jean Giono, Guillaume Apollinaire... que les anonymes, les journalistes, les militaires de carrière...

On fait le tour de la guerre en 180 pages et on l'observe sous tous les angles, sans concessions. Aucune langue de bois ici. La sexualité, l'alcoolisme, le mal être, la grève, l'exécution pour désobéissance, la captivité et l'ennui, les blessures et les morts autour de soi, la censure... tout y est pour avoir un grand panorama de cette période "hors du temps".

 

Sans oublier qu'il y avait deux mondes qui ne se comprenaient pas : d'un côté les soldats du front, embarqués dans ces tueries inconsidérées et de l'autre, tous les autres, les non combattants, les embusqués qui voyaient la guerre de très loin, au point que les poilus ont souvent eu des réticences à quitter le front pour voir leur famille. Parler des combats, des horreurs des tranchées, c'était presque "injurieux" pour ces gens qui continuaient à aller au restaurant, à aller travailler... comme (ou presque) s'il n'y avait pas de guerre...Les témoignages sont souvent poignants et il a fallu du courage pour affronter la censure et dire entre les lignes ce que l'on vivait.

Trois euros bien investis pour vivre au coeur du monde des "poilus" et ressentir les folies de cette guerre.

Merci à mon fils Aurélien de m'avoir offert ce livre à Noël car il est très intéressant.

Bonne lecture,

Denis

Livre lu notamment dans le cadre du groupe que j'anime sur facebook "Histoire-littérature autour de la Grande Guerre".

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